La Table du Lochberg

Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !

Ode à la famille -Été 2022

La magie opère dès l’arrivée au Lochberg. Ils sont là et vous accueillent, quasi au complet, les représentants de toutes les générations Kippelen qui façonnent l’âme du lieu. Le sourire chaleureux accompagne gaiement les échanges qui s’installent.

L’entrée du jour nous enchante d’emblée : une belle quiche au bargkaas local. Bien colorée, elle est enrichie de savoureux dés de palette et jambon. La texture agréable associe le moelleux de l’appareil au léger croquant du gratin, tout en profitant de l’onctuosité du jambon. L’assaisonnement des crudités qui l’accompagnent est « minimaliste » afin de préserver le gout authentique de chaque légume.

Pour le service du plat, on vous amène une assiette chaude, charmante attention en ferme-auberge. Tout en délicatesse, le cabri réjouit le palais. Les saveurs sont subtiles et la viande d’une tendreté exemplaire. Quel dommage que ce plat soit si rare…

Si le pot-au-feu peut manquer de couleur, la viande font en bouche et offre un bouquet loyal. Le bœuf est respecté « au naturel », au point qu’on souhaiterait presque rehausser un peu son assaisonnement.

Au rayon « fromages », le biebalakaas, à l’ail ciboulette et épices constitue à lui seul un bon prétexte pour monter au Lochberg et y passer un bon moment.

En dessert, les tartes du jour constituent un festival de saveurs. D’un côté l’équilibre des abricots avec une pointe acide qui se joue du sucré, de l’autre la gourmandise des fruits rouges ( myrtilles, framboises et groseilles).

Décidément, le Lochberg ne cessera pas de nous surprendre.

C’est avec grand plaisir que nous lui attribuons un « coup de cœur » pour la saison.

Intègre et fidèle à ses valeurs -Automne 2020

Comme ça fait plaisir de retrouver après quelques saisons, une équipe, une famille en fait qui a su rester droite dans ses bottes. Rien n’y fait ! Que ce soit la pandémie ou les pressions extérieures pour essayer de faire vaciller leur philo, les Kippelen poursuivent leur voie avec bonheur et conviction. Et ça marche ! En toute cohérence et malgré les déboires consécutifs dû à un printemps délétère, les travaux d’embellissement ou d’aménagement sécuritaire qui se poursuivent avec opiniâtreté.
Le papa, Henri, tel un capitaine sur la passerelle, veille discrètement mais fermement au cap de ce beau navire.
Un repas-plaisir
Disons-le tout net, le repas nous a procuré le même plaisir qu’à la visite précédente. Une nouvelle fois, il s’agit d’une rencontre de l’authenticité avec l’élégance.
La saucisse de foie nous convainc par sa finesse et la subtilité du très léger boucané. Le lard fumé l’est à la perfection : modèle d’équilibre, moelleux et savoureux. Le fromage de tête diffère de notre visite précédente par un côté moins rustique (nous le préférons plus brut), mais la saveur reste exquise. En revanche, le lard de jambon qui fondait littéralement en bouche est un peu plus ferme et consistant, plus fumé et salé au palais. La terrine, panachage de porc et veau est un régal joliment épicé et onctueux.
Un plaisir ne venant jamais seul, nous notons au passage la qualité du pain de campagne. Dès que nous en découvrons l’origine, nous en comprenons le bien-fondé : il s’agit de l’ancien boulanger du Baerenbach qui nous a régalés bien des fois et qui a installé sa boulangerie à Oberbruck au nom de « JB ».
A suivre, Anne nous annonce un bourguignon. Nous sommes un peu déçus car nous en avions mangé un excellent lors de notre précédente visite. Mais ce sentiment fut de courte durée… Comme il s’agissait d’un « jeune Bovin », qui aurait pu être un veau à quelques semaines près, on nous sert un magnifique… sauté de veau. Il est enrichi d’une belle sauce brune orangée aux carottes, légèrement relevée au curcuma. La tendreté de la viande comme les saveurs ravissent notre gourmandise.
Acharnés mais heureux
Nous sommes toujours autant séduits par la complicité entre les frères et sœurs. Bien que la vie ne soit pas drôle chaque jour, la bonne humeur et l’optimisme règnent en maître. Quand les sangliers, jusqu’à une cinquantaine un matin tôt, retournent 35ha des prés de fauche, quand il faut dépenser une fortune pour racheter le fourrage ainsi détruit, on regrette le manque de moyens mis en œuvre pour contrevenir à ce fléau, mais la colère reste intérieure.
Pour illustrer ce fléau, voici un reportage d’Alsace 20
Le secret de la réussite de cette belle maison, réside incontestablement dans le respect sans faille de ses valeurs.
Les 4 clarines sont amplement méritées comme, bien sûr, les 4 têtes de vache.

Sauté de veau ou boeuf bourgignon

1ère visite

Le repas.

Il démarre fort agréablement. En amuse-bouche, Anne nous apporte une coupelle avec un «biebalakaas » qui nous met en appétit, à tous les sens du terme : fromage frais du matin, à base de lait de vache, texture un peu ferme, bien assaisonné avec une pointe d’ail et de ciboulette.

La soupe de légumes nous convainc au premier regard : lentilles, poids cassés, poireaux, pommes de terre et quelques carottes, un beau velouté, un léger bouquet fumé. Dès ce premier plat, se dégage ce qui sera le fil rouge du repas : les effluves qui caressent délicatement nos papilles nous font remonter le temps et nous plongent dans le doux cocon du déjeuner amoureusement mitonnée par notre grand’mère.

Le lard fumé l’est à la perfection : modèle d’équilibre, moelleux et savoureux. Le lard de jambon, muri plus d’un an fond littéralement en bouche et la terrine, panachage de porc et veau est un régal joliment épicé, onctueuse sans être trop grasse.

Ici, la quiche est au chèvre, bargkaas et lard maison et fait un beau pied de nez à la quiche lorraine classique. Le fromage de tête réalisé selon la recette originale de la grand’mère Kippelen, est à base de tête, pieds, oreilles et langue, gelée clarifiée au blanc d’œuf…( dites-moi donc qui s’y colle encore ?) Marie-Louise venait de le finir mais nous n’avons pas pu résister à la tentation d’en picorer : une cuisson parfaite pour en faire fondre chaque morceau en bouche et des saveurs qui nous font remonter le temps.

Le plat

Nous retrouvons bientôt ce goût dans le bœuf bourguignon accompagné de knepflas aux œufs de la ferme. Il provient d’une génisse abattue depuis 6 semaines. La viande a du caractère et joue délicatement entre tendreté et fermeté. Sa sauce est onctueuse, avec toujours ce petit goût d’autrefois, et la carotte lui confère une douceur agréable.

L’assortiment de fromages se limite au bargkaas avec une vraie personnalité et un chèvre frais aux arômes capiteux de sous-bois et subtilement fumé. C’est un choix des aubergistes de ne pas faire de munster.
En dessert, la tarte aux quetsches relance la séquence nostalgie. Des arômes torréfiés rehaussés de cannelle et mis en relief par un petit jus de citron nous font penser à la tarte de Linz. C’est beau et c’est très grand !

Bien sûr, le traditionnel Sieskaas ne déroge pas à la règle : un bel équilibre kirch/sucre, une consistance due au « lait de la vallée » car les vaches ont fait la transhumance 4 jours avant notre passage.

Côté vins.

Nous avons pris plaisir à découvrir la gamme Tradition d’un vigneron alsacien que nous ne connaissions pas : Gérard Nicollet à Soultzmatt. Son Edelzwicker est léger, frais, floral et bien fruité. Le Pinot Blanc présente une belle matière. Son attaque est souple, d’une agréable vivacité. Sa bouche est élégante avec des arômes fruités de pomme et fruits à chair blanche.
En vin rouge, nous avons aimé le Côtes du Rhône Village 2013, la « Seigneurie de Gicon », un Chusclan, assemblage de Grenache, Carignan, Syrah et Mourvèdre. Des arômes de cerises noires bien marquées avec des notes de fraises, subtilement épicées.

En conclusion.

Trois générations car la jeune Emma est aussi de la partie le week-end… Six acteurs permanents : le Lochberg est un modèle de travail d’équipe familiale et trans-générationnelle réussi. Mais pas seulement ! Ce qui frappe d’emblée c’est que la volonté de faire bien, dans le respect des valeurs d’authenticité, n’est pas un soucis. C’est un état d’esprit permanent, juste naturel et normal.

Il coule de source pour chacun, qui n’envisage à aucun moment que des contraintes, économiques ou autres, pourraient amener à transiger avec cet essentiel. La cuisine y est « traditionnelle », ou mieux, elle fait revivre la tradition. Avec une profondeur et des saveurs d’antan inexprimables et qu’on ne croise plus très souvent.

Parmi les autres plats possibles :

– Pot-au-feu
– Baekaoffa
– Bouchées à la reine
– Fleischnackas
– Lapin aux nouilles
– Cabri (en juin et juillet)
– Tourte
– Quiche au chèvre et bargkaas
– Pâté en croute
– Marcaire sur commande
– Cochonnailles en saison (sur réservation)

A emporter :

– Bargkaas
– Fromage de chèvre
– Lards

La salle
l'"alcôve"
Amuse bouche
Charcuterie maison
Le Galeri
Frères et soeurs à la manoeuvre
Notre avis sur la table :
Evaluation de la ferme-auberge
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Randonnée :

5h (3.5 h pour l’aller – 1.5h pour le retour)
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En pratique :

Ouvert d’avril à fin novembre - uniquement le weekend en octobre novembre.
Fermeture lundi & mardi
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