Sur les hauteurs de Wettolsheim

La randonnée : 4h30

Nous laissons la voiture à l’intersection de 2 sentiers croix bleue, (Roedern) à la sortie de Wettolsheim. Nous poursuivons sur le Ritty et grimpons à droite vers le Hagueneck. Le sentier croix bleue se poursuit sur un chemin serpentant paresseusement puis rectangle jaune en passant à côté de la Fontaine des Dames. Nous poursuivons sous un soleil d’hiver jusqu’en lisière de forêt. A notre gauche, les vignes dévalent langoureusement, jusqu’aux limites du village. Certaines sont déjà taillées, d’autres attendent le sécateur. Les tracteurs sillonnent les coteaux pour des labours sous les rangs. Une légère brume adoucit les horizons. Au loin la silhouette des 3 châteaux d’Eguisheim découpe la ligne de crête.

Le sentier quitte la vigne pour s’engager dans un joli sous-bois. Nous accédons rapidement aux ruines du Hagueneck détruits pas les Suédois et qui domine les environs depuis le haut de son donjon de 20 mètres. Nous en gravissons joyeusement les 72 marches pour profiter d’une vue superbe à 180°.

Nous poursuivons notre périple en direction de la crête en suivant d’innombrables et très larges lacets. Le dénivelé est tout en douceur, mais, bien évidemment, le chemin s’étire tout en longueur.
Arrivés sur les hauteurs, le Hohlandsbourg se profile progressivement. Ce lieu est d’autant plus impressionnant que le silence le plus complet y règne en hiver. Nous redescendons par la croix verte où, après le parking nous retrouvons le sentier croix bleue.
Devant le château le regard se perd au-dessus de la plaine, jusqu’à la Forêt noire, au Jura, voire aux premiers contreforts alpins.

La descente sillonne à travers d’agréables bois de châtaigniers puis retour au dessus du vignoble, notamment l’un des grands Crus de Wettolsheim, le Hengst.

Le repas

Après près de 4h30 de balade, nous déjeunons au « Restaurant au Soleil » de Wettolsheim, belle table de cuisine bourgeoise au bon sens du terme. Monsieur et Mme Schilling savent ce que recevoir veut dire et leur fils sait cuisiner ! Le professionnalisme jusqu’au bout de la fourchette ! Et si vous imaginez que cela tombe sous le sens pour un Maître-Restaurateur, sachez que, à l’instar des Ferme-Auberges qui elles aussi sont soumises à une Charte, les bonnes surprises côtoient trop souvent les mauvaises.

L’équilibre et la gourmandise du saumon fumé maison servi en véritable escalope, épaisse et moelleuse, réjouit le palais. Le presskopf, sans surprise, joue sur le registre du rustique raffiné. Ensuite, nous n’avons pu échapper à la matelote qui a remporté un prix en 2013. Nous sommes dans la grande tradition crémée. Mais avec élégance et goût : chaque poisson conserve sa saveur propre et la quenelle de brochet est belle. Nous avons fini ce délicieux déjeuner par un munster d’Orbey à la texture parfaite et au gout subtil.
Nous avons accompagné ce moment d’un Riesling Ohlberg 2014 de Stentz-Buecher qui s’exprime sur la profondeur de son terroir, minéral et vif, équilibré par une maturité parfaite qui lui confère une belle richesse.
Le Riesling de Paul Buecher , un Grand Cru Brand 2014, joue sur un registre plus délicat, avec des agrumes et fruits à chair blanche rehaussés d’une pointe de minéralité.

Dès lors était-il bien raisonnable de terminer l’après midi par une dégustation de la collection des eaux-de-vie de chez Windholtz ? La qualité de cette vaste palette de saveurs, la précision de chaque nectar, la finesse et l’élégance qui charmaient nos papilles, ont largement justifié notre visite.