Droit dans ses bottes, avec raison !
A près de 1200m d’altitude, la ferme-auberge Uff Rain est solidement ancrée dans un paysage de vastes chaumes. Elles sont, selon les saisons battues par les vents ou brûlée par les ardeurs du soleil.
Un regard circulaire, laisse découvrir les pâtures d’arnica où, récolte terminée, paissent quelques vaches. Au loin, le massif du Hohneck émerge, fier et imposant.
Le domaine sur lequel veille Michel Deybach est immense. Il est vrai qu’il y travaille avec son père qui exploite le Treh et son frère installé au Horohd, près de Munster. Ensemble, ce sont 170 hectares de terres dont 90 sont plus particulièrement destinés à l’arnica. Le cheptel est composé de 80 bovins, essentiellement des « Brunes des Alpes » choisies pour la beauté de leur robe et la qualité du lait. Il semblerait qu’elles soient plus zen que les Vosgiennes… Ah, même les vaches ont leurs caractères !!!
La production
Avec ses 25 laitières, la ferme produit des fromages, munster ou bargkaas en majorité, quelques tomes plus accessoirement. Les vaches et broutards – veaux élevés sous la mère – qui sont abattus servent aux viandes de l’auberge ou à la vente de caissettes de 10kg (proposées sous vide). Elles profitent aux quelques 200 privilégiés qui veulent s’assurer une viande authentique, issue d’un élevage qu’ils connaissent et apprécient.
Des poules s’agitent autour d’une maisonnette aux accents bucoliques. Elles y pondent activement les quelques 36 œufs journaliers qui serviront pour la pâtisserie de l’auberge. Autre production intégralement locale, les cochons qui sont transformés par la boucherie Laurent au Thillot pour finir en belles charcuteries à déguster sur place ou à emporter.
C’est aussi Laurent qui fournit les viandes qui ne peuvent pas toutes être issues de la ferme. Michel Deybach est clair sur ce sujet :les fromages sont entièrement élaborés sur place à partir des 100 000 litres de lait, les vaches, veaux. La centaine de cochons abattus ne répondent pas à demande trop importante en saison. C’est bien pour cela que Michel entretient avec son boucher une relation de confiance. Elle lui permet de garantir, tant la provenance des bêtes (circuits courts comme l’Alsace pour le cochon ou la Haute-Saône pour les bovins) que la qualité des produits finis, et servis à l’auberge.
La satisfaction du client
Nous ne fustigeons pas cette nécessité d’approvisionnement complémentaire hors de la ferme. Nous préférons rendre hommage à la transparence des propos du fermier-aubergiste, doublée du souci permanent de veiller à la qualité des produits proposés à ses clients.
Michel et son épouse Julie exercent leur activité avec un enthousiasme certain et une belle honnêteté. Ils en assument avec réalisme les contraintes économiques, sans perdre de vue le postulat de base : la satisfaction du client.
Une vision intelligente et prospective d’un métier aux exigences multiples.