La Table du Hilsen
Même si nous nous acharnons à visiter le plus d’établissements possibles, il nous est impossible de revoir chaque année l’ensemble des fermes-auberges de notre guide. En effet, nous ne sommes qu’à deux pour mener ce travail à titre bénévole. D’où l’importance que vous nous transmettiez vos propres commentaires et surtout vos désaccords avec nos avis, afin de nous inciter à vérifier rapidement.
La famille… – Automne 2020
Dès l’arrivée, l’atmosphère est, comme toujours, familiale et c’est comme si nous arrivions dans une salle à manger de la ferme, car ici, c’est la ferme qui prédomine. Pas de chichi : de la belle gentillesse et de l’authenticité.
Nous fuyons le repas marcaire ! En effet et on ne le cache pas ici : toute la production porcine provient de Claude Rasser de Ungersheim.
Nous pouvons donc acheter ces produits chez cet excellent faiseur, plutôt que de grimper à 900m pour les déguster. Que voulez-vous : « Ce sont les clients qui demandent », nous précise l’aubergiste. Toujours cette même incompréhension des consommateurs, s’agissant de privilégier les produits de la ferme.
Nous nous précipitons donc sur l’escalope de veau (de la ferme bien sûr !!!) ; et bien nous en prit. Il faut avoir goûté cette viande d’un veau qui a gambadé dans les pâturages : un équilibre subtil entre mache et tendreté, un goût délicat ! Un régal.
Interrogée au sujet du fameux repas marcaire, notre hôtesse nous informe avec malice que sa tourte est à base de bœuf (de la ferme !!!) et non de porc comme c’est l’usage le plus fréquemment (même si certains fermiers-aubergistes insèrent du veau)
Les fromages n’ont guère que 3 semaines d’affinage. En cause, la sècheresse qui restreint l’herbe, denrée devenue précieuse, avec laquelle la famille est obligée de nourrir ses bovins tous les jours.
Le munster et le bargkaas sont en devenir ; la tomme quant à elle développe déjà de beaux arômes.
Nous maintenons 2 clarines et 3 têtes pour l’authenticité.
1ère visite
Le repas
Nous sommes début avril et la saison n’a pas commencé. N’ayant pas commandé notre repas à l’avance (possibilités de pot au feu ; baeckaoffa, rôtis de veau….), l’aubergiste nous propose un potage ou une assiette de crudités accompagnée d’un jambon cru, suivi d’un collet fumé sur des pommes de terre. Résultat : des crudités de saison (carottes du jardin), le jambon cru légèrement fumé goûteux, le collet fondant, bien équilibré. Quant aux pommes de terre : sympathique présentation en aumônière, cuisson à la poêle pour préserver le goût et donner un beau croustillant. Tout cela était fort agréable, jusqu’à la vinaigrette de la salade qui semblait « maison ».
Pour finir, nous avons bénéficié d’un Munster onctueux à souhait et d’un bargkaas (d’un an) merveilleusement affiné…. Il est vrai ce sera peut-être moins possible en août, quand la saison touristique aura diminué le temps d’affinage….
Côté vins.
Nous avons accompagné notre repas d’un Côtes du Rhône générique des Vignerons de Tulette: fruits rouges, soyeux, belle matière, arômes poivre et épices et garrigue. Que demander de plus à 10,00€ sur table ! Les vins d’Alsace viennent de Bernard Haegelin à Orschwihr : nous avons dégusté l’Edelzwicker au verre pour accompagner les fromages. Bien fait, sur une dominante muscat/pinot et belle structure en bouche.
En conclusion :
Une ferme-auberge dans la tradition et le respect d’un métier et des produits authentiques.

